Fieffé Délire

black_hole_sun_by_i_mage
Dans l’intime sanctuaire,
Où le vide stride, éploie, térèbre,
Pertuis dirimant de notre enfer,
Où le sens est imprécis, froid, amer..
Où l’incertain fulmine, broie, s’affaire..
Dont les parois sont fumeuses, sulfureuses, odieuses,
Desquelles surgissent les états tumulteux..
Prêts à épouser la forme de mots indigents interprètes..
Dans l’ultime règne,
Inféodé tout criant au temps, ce régal déperlant,
Réduits à l’errance mouvante croulante répugnante..
Ce qui nous retient ?
La stupeur partagée, collective,
Les tragédies insignifiantes qui chloroforment nos esprits,
La considération d’autrui qui instille haine ou plaisir,
La projection du matériel, du sensoriel sur la robe de nos désirs,
La nuit tombante plongeant nos corps dans le délice,
L’impériosité de l’instinct, onguent perfide sur le brouillamini..
Ce qu’il advient ?
Un abîme dissimulé, polymorphe, fuyant,
Un trouble ineffable, infectant, sans répit plausible,
Laissant germer la médication grisante et les légères disciplines,
Manipule d’accalmie par chimie ou déni..
La réponse congrue ?
Restituer un motif de raison à nos douces folies,
Dépassionner nos vanités au regard de la vie,
Se complaire dans l’ergastule du fieffé délire,
Rendre au non-sens sa part de plaisir..

Je discernais alors les contours de la vie, bluette périssable dans l’immensité infernale de l’infini.. isolée, striduleuse.. mystère furieux, inouï.. J’en appelais à l’unisson des raisons, à la discipline lustrale du sens. Par quelle hystérie organisée pouvions-nous consentir à être puis se confondre dans le néant ? Qui lui-même, ainsi que son exorde, conduisent au furieux sentiment..
L’aube des mots devient dès lors hygiénique, forme les sinuosités d’un soupçon utile, articule les ruines stagnantes, nous pousse à l’élan malgré l’inaltérabilité frappante de l’insuccès en devenir qui s’affermit davantage à chaque tressaillement du temps..

Narrant les passions subséquentes, vaporeuses et déferlantes, sombrant avec elles dans l’inconnu, cette intimité imprudente..

N’y voyez aucune poésie mais plutôt la fragrance infâme du fieffé délire..

 

jeremy