Le vertige de soi
Dans le remugle ouaté du spleen évasif,
Dans le revif hurlant des larmes qui agonisent,
Dans la nuit confidentielle, cet écrin poreux,
Où la farce rompt, cède, débonde l’affreux,
Où l’allant se fixe, poudroie, vous traduit,
Où s’institue le roulement des affres odieux,
Où le brisement de l’esprit sème, démolit, crépite,
Vous accule, vous réduit, vous divulgue,
Egueulé, châtré, criblé par les scrupules,
Qui exsudent, rebroussent les émotions,
Dans le vertige de soi, le branle du frisson,
Au faîte de l’intime, flexueux, striduleux,
Où le vrai fouit, jaillit et se joue de l’ombre,
Rend l’âme fléchissante, traînante, pétrée,
Toute alanguie par ces portraits éthérés,
Le bonheur rendu, replié, comme flottant,
Coulé par les sens dans la fluence du temps,
Casemate cruelle où les chairs se nuancent,
Où les voix se collectent par échos vacillants,
Où le choc de nos joies décline, gronde,
Le regret y abonde par parades radiantes,
Les paroles étouffées rôdent et vagissent,
Les peines élevées s’y exposent égrotantes,
Tout s’y décèle en sublimité,
Dans la finesse infernale..
car rarescente..