Que la nuit soit nôtre

limmo
Sens.. sens comme tu t’enfielles, comme le temps s’égrène en mesures cuisantes, chancres cuirassés et cette fourberie latente.. Comme ces lignes s’alignent, défilent, regarde-les !! Toutes corsetées de répugnances.. caverneuses, sibyllines, enténébrées.. C’est de la haine émue, inquiète et bien remuée ! Et pis ces doigts qui réclament ! pis qui déclament dans un silence.. le lourd murmure des peines figées.. dont l’effluve étouffe lentement par ces images imaginées.. Que tu fixes, qui te dévorent, laissant tes yeux bien enfiévrés.. tout vidés acéteux vernissés ! Constellés par ces haines vulturines, séditieuses, qui maculent ces années.. Te v’là éthéré, pris au ciel dans l’analepse toute ébranlée, témoin de ces doigts catatoniques qui cisèlent tes stigmates dans la furie de cette dictée.. T’as vraiment tout d’une erreur, rivé dans le ruissellement de ta peur.. bercé berné étourdi par sa saveur..  La consomption bien avancée, te v’là bien établi dans la fumée.. Tentant de percer à jour le mystère de tes nuits.. tout flexueux dans leurs profondeurs mutines.. Tu fulgures, Tu brûles ! Tout ouaté par le voile de l’obscure obscurité ! Immolatrice auréolée ! Et toi ! Toi qui palpites et qui dévastes par de l’écume et du papier !! Cette égide bien illusoire car finalement bien vide.. c’est l’hypogée des afflictions orphelines, qui te conjurent de les galvaniser ! Car pour crever, faut bien avoir côtoyé la vie ! Humer sa présence, cette profusion de non-sens en différents coloris.. Tu sens la nuit progresser, t’envahir, brunir l’humeur qui s’échappe de tes doigts.. Bien visqueuse et bien bien froide ! Imbue de l’amertume lentement amassée.. Vois ! Ce papier frissonner.. Tenter de fuir.. imperméable et tremblé.. Ne résiste-pas, sois Nous dans l’abîme de tes macules.. passe des fibres aux émois.. Que la nuit soit nôtre et qu’elle se rappelle de toi.. comme d’une succulence séide et rutilante, comme d’un tourment qui s’expurge.. qui réapparaîtra pulvérulent, à deux phrases du trépas.. Que le silence des mots nous empoigne comme s’il nous possédait, hachant nos langues par ces ondes qui rejouent l’agréable son de nos voix.. La foule se lève et doucement nous dévoile, dissimulons nos susurrements dans le suaire du battement intime.. jusqu’au prochain crépuscule..
 

jeremy