Que tout flamboie

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T’as la vie devant toi, là, juste là ! Les doigts décrispés face au dénudement des obstacles ! Les joies inintelligibles qui errent, à la recherche de battements pour amarrer leurs spasmes ! Innerver cette salive devenue bien trop lasse ! Que tout s’éclaire, que tout flamboie ! Cette inflexion du temps, qui se recule, qui se rétracte ! Qui dépose les armes face au rire follet et profondément guttural qui te contracte ! Dans ces fragments d’éternité, ces limailles d’éternel, tout est consommé, rien n’est imaginé ! C’est de l’orgasme que tu mords à grandes bouchées !! Ces chaleurs frisantes, drues et ramassées qui jouent de la pantomime sur tes petits nerfs ourlés de cris ! Cette féerie moirée sur tes recoins les plus tristes ! C’est le rebours des doutes, l’étiage du souci, la pure envolée, là, juste là, vois, où le frisson prend vie ! Où l’amour frémit gainé par cette large envie ! Il est face à toi, là, là-bas ! Étreins ses remous, cotonneux, empanachés, miellés, effleure son pouls et goûte un peu à sa folie.. Quiète, nue, comme lavée des mouchetures de l’esprit, pénétrée par ce mystère si précis.. Regarde, tes lèvres obliquent sur cette étrange ligne, prises au jeu de l’onctuosité qui doucement t’anime.. Tout te vide, tout te remplit ! Dans ce passage radiant aux parois ornées, graciles et intimes ! Tout impavide dans ce soupçon d’instant, vois, la mort et la vie se dévêtir, glissantes, bien inutiles ! Et toi, toi, et tes tremblements saillants perdus dans l’immensité ! Ce corps ! Disert et délaissé, s’approprie les rictus du tendre désir ! Te voilà vétille dans un tout sacré ! Tends la main, saisis l’infini ! Retiens, retiens, retiens l’impalpable toujours diffus dans le souvenir, empreints-le, que ta mémoire l’acoquine ! Qu’il radie à pleine image, enseveli sous l’amas de ta bave, que les mots lui donnent vie, et la vie, la vie, c’est fort coriace ! C’est du sublime qui tapisse le regard !
 

jeremy