Ma bluette
Je veux y croire, moi, à cette bluette.
Pis je veux la finesse, la suavité, je veux l’allégresse, l’aménité, la défervescence par de l’infiltration sensuelle.. Je veux la liesse des prunelles évasées qui initient le regard, la gracilité échauffée du branle-bas de l’émoi, une voix, là, qui m’égare dans la flamme de ses cordes, qui voyage, qui nous mène à ces rivages, tu sais, cette pétulance logée bien près du cœur.. qui semble dès lors ailé et empli de lueurs.. Je veux la trombe tonitruante du bonheur, ses poinçons de plaisirs, de risques, sa racine édénique qui raille le crépuscule et son oeuvre, absorber son venin et supplier le plaisir jusque dans la peur.. Je veux sentir mes mains défaillir, mes mots qui se déchirent, tout écarter et trouver la fiévreuse jonction.. où les mains se corrèlent et permutent les frissons.. où les raisons sont esseulées, noyées dans la passion.. Légataires du délice, qu’on le sarcle, qu’on l’ausculte, qu’on l’affouille jusqu’au trognon ! Je veux nous voir étendus dans l’espoir hardi, piquer du rêve ce qui se vit, centupler les parhélies, éveiller nos joies par le grelottement de la vie… et me livrer à l’évasure de sa bouche dans un chœur de lèvres suave et instinctif.. qu’elles grondent de désir et nous enfoncent dans la nuit..