Tu seras parmi le choix
Cette peine vide, cascatelle figée de pleurs agoniques.. Ces mots vifs, tristes avernes réitérés qui chérissent mes veines alanguies.. Ce brasero prolixe de bafouillis, inertes, qui suinte de mes terribles cris.. et cette bile d’apparat qui panache la peur en deux points très vils, ces deux mesures maudites.. Qui suis-je ? Que sais-je ? frappés d’aphorismes qui se dégustent sertis d’arguties.. Dans la nuit muette et avancée, dans l’esprit dilaté qui illustre toujours un peu de vie.. Ce rets d’énigmes insensées que l’on aime abraser dans leur déroulé infini.. Revêtus de ce négligé, agréable, décidé, mais toujours aussi terriblement nus dans la nuit.. Pis si je me détruis, c’est que le sens m’échappe, qu’il me fuit.. Que mes mots ont sursis jusqu’ici la peine ravageuse, alentie mais que je sens mûrir, gémir, pétrir l’odieux.. Si peu de temps dans ce vaste lieu, captifs de nos corps comme on l’est de Dieu, adjurant au tréfonds du néant.. Et nos chairs qui se cherchent, se recherchent, se poussant mutuellement, conduction insignifiante, l’assonance des râles.. qui nous tend, nous rend, de mal en mal..
Pis si je cherche l’accord amoureux, c’est pour m’évacuer, presser la joie, sentir l’onctueux.. D’ambage en ambage, je ne faillirai pas, tu seras parmi le choix.