Tu me dévores et je me mange.
Je la sais en moi, cette gave de grêle dans les abats, coulante, élémentale.. Tu ne l’entends pas ? Elle vient pourtant de ta voix.. du serrement de son bruit sacré qui s’étend et s’égare dans mes entrailles.. qui se fait menu très tendre pis terrasse le sourire de joies qui parfois me déplacent.. Émues dans cet instant si luminant que tu annihiles par ton errance.. Que je vois irrévocable, racinée, si pleine et lointaine que ma vie s’est imbue de son étrange sens..
J’ai le sang de nos veines dans ce coeur mourant.. Je nous sème et te répands.. dans la peine diffuse que je dénude dans le silence sourd de vers qui triturent ma verve,– C….E – , qui perlent en brûlures sur mon ombre lourde qui me libère.. me souffle.. C’est de la joie aboutie et sa dure liesse.. qui obombre, sourde et blesse.. les êtres purs qui croient la vie par leur prisme céleste.. – C….E –, suis-je levé de cette lumière ? Écrire soulage, et après ? Mes cris funestes qui me battent et se relatent.. dans l’encre amère des rivages obscures crachés sur la matière.. qui me livrent et disparaissent..
– C….E –, j’ai ta voix chevillée à mon être tremblant, ma tête inquiète et lestée du temps de ton absence.. qui déjette les amours survenues au-delà de toi, – C….E –, en des phonèmes que j’exècre.. L’encre quête mon sang, se désire chaude et violente, espère la passion palpable.. qui s’étale au doigt et gronde sur l’immonde monde qui nous sépare de toi..
Qu’on y voit la poésie froide et calme, des rimes croisées et bien plates, qu’on se le dise, le mot est plus droit que la voix, c’est du délai de grâce..
Les mots odorent dans le sang,
Tu me dévores et je me mange..