Sonner ton glas
Encore une nuit à étriller ma vie, pressé, hâtif, pis prié dare-dare d’énucléer le pire, écumer ton souvenir, halte au falot expiatoire ! Et le pousser triste-triste dans le noir ! Qu’il chute très dru en vacarme jaculatoire ! Éployé, diffus, saisi par l’éréthisme de flots barbares !! J’ai les mots, tu as la voix, et notre bave abattue et captive qui s’égaille en moi.. Si morte, trop délicate, excellemment bien bue avec bien trop de toi.. Belle étale de joie, épisodique, parfois, qui rogne l’épiglotte, tord la glotte et te porte à la soif électrique de mes doigts ! Levés, froids, en fureur !! Je leur tends ma douleur, ils se cornent pour toi ! Sur ta trace idéelle dérivée de ma peur ! Je me mens, encore-encore-encore jusqu’aux encoignures noires et réelles du malheur ! Quand le corps s’émacie et s’ôte des couleurs ! Quand le coeur bat par coeur puis dans l’étonnement.. qu’il dénote, qu’il clappe étrangement, je dois le surprendre ! Pendre mes notes dévotes et sonner ton glas ! Pétaradant en éclats de notre sang, me couvrant lentement en pointillisme sanglant, de flots en larmes, de mots et d’images..
Encore une nuit à murer ton grand vide.. Que je martèle, que j’agonise de rimes, c’est manifeste et si triste, je t’enveloppe de vie.. Ces gestes du visible..