Ils savent..
Vais-je finir par fléchir l’âme ? Enserré par mes cris invengés dans mon dédale.. J‘en appelle à tous mes mots, qu’ils m’abattent une nouvelle fois.. Irréfrénés, impitoyables, très réels, placés nets là.. dans le sifflement fuyant d’une balle.. qui aspire sa poudre de ta voix.. liminale.. qui ravage, ensanglante, s’éclate dans mes espoirs ! C’est du métal qui décharne, lamé de fibres de larme, pénétré de toi moi, c’est le souffle du noir.. qui se gonfle tout âpre pis essaime en rafales.. qui flotte folâtre et pousse notre doux cadavre.. qui fait parler l’oxygène et le ramène à moi.. trouble, bel avant-goût.. pis poursuivit d’une flamme opaline assassine opaque !! Mon cou se cabre, mes joues se bourrent et trichent, ma langue lape ce triste vide, c’est mon âme qui joue sa fuite.. Pis ma salive qui tangue et se hâte pour la suivre.. Tristes furolles qui surgissent du papier, te repoussent et me secouent, pétrées d’un passé que j’éborgne et qui grogne, plissé par le courroux de t’avoir abandonnée.. Puis réifiée, aplanie, amollie, déposée.. l’amour s’est refermé, glissant mon corps dans la nuit dépossédée, qui retient le coeur et lui refuse ma liberté.. Pis hante les atours traînants de la beauté que je suppute à ta hauteur, inapprochable car sacrée.. Toutes sont insignifiantes et purulant de futilité.. d’odeurs saumâtres, âcres, de rivages étranges.. De désirs plaisants que je ne peux amadouer.. que je dépends de ces corps qui me tentent et qu’il me faut congédier.. substructure de ma jouissance animée que j’épands légèrement tout en la sachant condamnée.. Comment pourrais-je durer ? Pendu dans l’errement, cherchant des pieds l’appui de ton irréalité ! Les mots sursoient, me rattrapent mais trouveront leur limite.. Alors je sautille, je crois, je vois, Je sais, moi, que la nuit est une fuite qui me boit.. — Belle âme — , il me tarde.. qu’on s’ensevelisse dans la joie, qu’on domine la vie, qu’elle détale face à nos ébats, que nos rires unis la glacent, — Belle âme — , qu’elle ne puisse avoir vu ça.. et qu’elle s’en rogne les doigts.. Dans le silence du vacarme..
Et si mes mots me griffent avec tes doigts.. C’est qu’ils savent.. pire que moi.. Plus je tombe, plus je la vois.. Je la comble de mots, L’impact immine, me défie, Que gronde l’Immo.. Ma salive..