J’entends ma cicatrice..

jeremy-01-11-2020

Que devisent mes bruits ! Qu’ils tissent, filent, intriguent l’inaudible ! Ici, là, j‘hasarde, j‘envoile, je divinise ! J‘agite le mal, et dans son cri, je fuis, je parle, je crois au soir, moi, qui se réclame de la nuit ! À ses vérités craintives qui se raclent dans l’insomnie ! Toi, Toi, crois-moi qu’on voit bien vite ébloui par le noir, qu’on écrit au mot précis.. battu par les flammes ! On vire bucoliaste, on s’acharne, on se volcanise, Moi, Moi, je crois au savoir qui revêtit, qui vaticine, aux joies du détail qui s’illumine, quand l’image se nervure, se remplit, se multiplie !

Tu le sais toi ? Que je ressens leurs chuchotis, leur irisage ? Qu’ils craquettent, bourdonnent, écumeux tout plein bondés de rage ? Ici ici ici, c’est du verbalisme, du clystère syntaxique ! Là-bas, c’est bon, c’est apte, intact puis très poli ! J’ai de la cervelle, je dissocie ! C’est pas du verbiage, non, mais ça flagelle le puriste ! Qui requiert, qui furette, qui espère bien dormir ! Belle affaire, bel ami, ici la musique pénètre l’intime, accable tes petits rituels, exsude à loisir.. C’est vernaculaire à mes artères, ne quête pas la règle, tu y brûlerais l’envie.. Ici, j’applique mes veines en liesse et la masse de leurs décibels.. C’est large, vaste, tacheté de détresse.. L’effet est bref, à bout d’oxygène, à l’image de ces pulsations qui me blessent…

Mon cri est inaudible..
Il surgit.. d’un mot vide..

Et chaque nuit..
j’entends ma cicatrice.

 

jeremy