La saveur des farandoles

27 11 2020

C’est notre calme plat que j’implore dans la rage aveugle, Belle âme, nos deux corps, nos quatre bras et la saveur des farandoles.. Belle âme, de la douceur folle qui rubane le regard et le bombarde de couleurs.. qui saure l’instant et cohobe les rouages du bonheur ! Je les entends, je les sens, ces peurs qui bourgeonnent jusqu’à l’immensurable, s’étendent, gueulent et provoquent le soliloque ! Alors je façonne, j’étale, je mélange cet étrange sémillant dolent à la mante pétulante ! J’accole ma langue sur la préséance de cet opaque brasillement, Belle âme, que j’appréhende du bout de la rumeur, qui corrode, qui s’affole, syncopé dans la lenteur ! Je vois leurs langues battre des dents, leurs yeux décavés jusqu’à la substance de la subsistance, c’est pâle, grimpant, c’est la masse odieuse et ses désinences ! Belle âme, comme je la fends du regard pris d’advertance, priant le hasard de le cogner sur tes yeux évidents, Belle âme, pour enfin voir, confronter l’instant au sentiment, soyeux et tout pointilleux de ton image empoignée par le passé délirant ! Belle âme, embourrer mon embrèvement, te rendre vivante et défectueuse, m’en expurger, la déclasser, débrouiller cet étrange dont je m’éprends et que je ne peux dévoyer.. texturé et réticulaire, c’est du puissant, de l’enfer.., J’ai institué mes barrières, sauvé l’interrègne, appelé les mots formés de nerfs, décrété le massacre des innocents, pis libéré les phrases jugulaires,, j’ai apprivoisé la bête.. C’est notre calme plat que j’explore dans sa voix secrète, la vérité brisée en tas de lettres.. que je sépare, que j’isole, que jévapore dans les catachrèses.. C’est du mantra, du recours aux doigts.. Belle âme, la scansion est insonore quand la peine est impeccable.. C’est du démentiel, pas de l’art.. Pis dans la clameur de cette masse, j’écris au soir, j’écris au noir, là où le passé garde trace.. Jengage mon âme aux râles pour un reste de toi.. de farandole..

C’est étrange, la douleur.
C’est le néant, sans ta saveur..
C’est l’élan, sans son ardeur…

jeremy