Advienne qui mourra.

quinaud
Surgit alors le crépitement des râles, ode purificatrice, affusion macabre d’ambroisie, en fait de songe, galimafrée attiédie, embrasement terrible du lexique.. Poe s’en perfusait l’univers, cette poésie fascinante embarquée dans l’écume froide et perfide, fidèle alcool. A bout de goulot, l’alganon s’agite et irrite nos plus petits happements tragiques. D’abord mesurés, idoines, improbateurs de ces nuits agitées, puis amertumés, allants, le ventre artistement supplicié, la tête et son attisement en orgames assourdissants… Poe s’embrase dans le complexe, dans l’antique, dans l’éther ! Pis sous terre, les piteux fossoyeurs de mots, Hemingway et ses flots amers, Levi, Zweig, Ernst, Nerval ,Gary, London, etttttc… à scander la quintessence littéraire dans ces échos qui bercent l’univers.. A petits pas feutrés, la goétie s’empare des doigts, des mots, des phrases pis de ces merveilleuses nuits où l’encre se parfait en s’imbibant de larmes, larde l’infini en s’immergeant dans la jouissance divine, perfection menue dont chaque rouage détient son agonie. Pyrexie, langueur, qu’on est pressis outragés dans le couloir de la langue, agriffés à ces phrases gelées comme nos organes, agrégés aux affres sanglants de nos drames. On pressent l’affreux désir, mec, s’emporter dans la plume, quinaud raplapla, sacrifier l’échine, prodition ineffable de l’âme… Qu’on ne peut débrouiller nos visions, l’horizon se pare de papier, nos papiers.. Que l’indigence leste nos corps mais fortifie nos râles, que l’Art seul foisonne dans ces orgasmes, impérieux et capiteux, loin, trop loin de leur inanité, avidité pécuniaire, férocité corporelle, sperme et mouille colportés, prisés, évalués, le bonheur en faible quantité. Le cimetière, la peau terreau, les couilles et leurs petits vers, qu’on pourra bien voiler la liquescence de bois et de terre, rien ni personne ne mue infiniment dans la merde.. Expurger ce qui gêne ? Laisser aux lettres l’ignoble soin de labourer nos entrailles pour votre bon plaisir ? Certaines indigences littéraires puisent dans la folie et se retrouvent plusieurs siècles cerclées de ténèbres, avant d’être cueillies.. Allant de langue en chevet, longévives et pis fulgurantes.. Des folies tentatrices prêtes à irradier les yeux peu avisés.. bien peu initiés..

L’Art subit, et advienne qui mourra.
 

jeremy