T'as tout d'une erreur.
T’as tout d’une erreur..regarde-toi..tes yeux infusés de sang..tes petits tremblements..mais regarde-toi putain !! c’te peur gluante qui injecte sa lie dans tes petites veines boursouflées..tes cachets de déveine, ta voix tremblotante et sa salive défigurée..découvre ce miroir ! regarde c’que tu es .. un vulgaire paquet d’organes qui gargouillent, crépitent et s’essoufflent.. souillure ! aux phalanges bouillantes..qui s’affolent..lacèrent, étripent..et finissent par moissonner la peur.. pour recracher ses palabres sépulcrales..circonvenir ses contours et leur rugosité de cadavre.. qui t’assaillent, te tiraillent et couvrent tes yeux d’une fine pluie acide…la peur ! qui s’invitent dans ton impérieuse demeure…ce corps ! qui rugit !..qui dégorge la vie..dans un magma de merde et de cris..qui n’en finit plus de sortir…
Et si la nuit était hostile ?..tu grilles sous l’ampoule que tu contemples.. ta peau frémit, se craquelle..ça fleure la décomposition de tes douces insomnies..
MAIS QUI ES-TU ?.. une ombre informe..tudesque.. qui croule et s’écoule dans les mains assassines de l’ivresse.. pusillanime jusqu’au bout de ta gorge apeurée..qui s’abreuve délicatement de ces ignominieuses gorgées..
MAIS QUE FAIS-TU ?.. tu sombres avec la vie, tu roules dans ses grondements.. t’étreins l’euphorie..dont l’euphonie s’étouffe sous tes mains oppressantes..qui pressent..pressent..jusqu’au terrible étiolement.. jusqu’au dernier sifflement, le simili de cris qui explose avec la mort.. le verre est bien triste, sans sa liqueur..ta bave est bien silencieuse, assise sur ce sol….ci-gît ton corps et son infâme peur..
ENTENDS-TU ?.. la tiédeur de ces entrailles qui ballottent et se cognent sur ces parois gelées.. la vocifération de ta bile, cette cascade de suicides..ce sang qui défile et pis qui se fige.. la langueur pathétique de ces yeux qui paniquent !! pis ces images lancinantes qui s’y agrippent et les font imploser..
MAIS QUE T’ARRIVE-T-IL ? tu pars..tu vogues.. en priant pour qu’on ait pas pitié de toi..qu’leurs putain de larmes jésuitiques inondent pas ton corps quiet et fleuri..balancé dans un caveau marmoréen..où s’empressent de s’attabler une procession de convives..salivant à l’idée de te mettre à nu..dévorant ton corps jusqu’à la cerise, toi.. l’amphitryon..qui pour te remercier, iront te bouffer en dernier..ton cerveau, tes pensées.. pis la dernière image que tu leur auras laissée..cette pincée de terre noyée dans leur regret et leur culpabilité..qui ira se fracasser sur l’enveloppe protectrice de ce festin.. petits enfoirés..les vers vous saluent bien..