L'amoché palpite
Strié, arqué, diapré par cette peur bruissante..
L’écho hyalin, azoté et tout perclus de l’absence..
Pis les douleurs se rassemblent se ressemblent se systématisent, l’ordinaire se tamise s’électrise s’abandonne par flots grondants dans la folie policée, dilacère gueule et rend vireuse la moindre pensée.. Enseveli conscient dans la terreur, flots amères qui drossent vers l’illusion persistante, lueur lointaine qui dépare et projette en soi l’ignoble déréliction…
Pis les nuits muent en écritoires, amas d’orbes et sa logorrhée d’espoirs.. l’empyrée se profile, mes mots et leur déhiscence épisodique.. Transe vulnéraire aux violences littéraires, amphigouris pesants, purulence de vie, qu’on formule la douleur pour l’ajourer..
Pis la vie finit angustiée, se charge d’un leste particulier, la fin entraînée et sa rigole de peur.. Les pulsations éberluées, les doigts en confusion accélérée, qu’on forme les mots comme on s’alimente, qu’on transmet au corps sa petite raison de prolonger..
Pis la poésie est la gourmandise du gastronome de l’infini.. où les idées les sens les cris semblent si libres.. Qu’on contraint les forces fondamentales à ployer délicatement sous la métaphore, ultima ratio regum des mots et de leurs cris..
Laissez-moi vous débrouiller l’entrelacs de mes pensées, déraisons aboutées pour lesquelles elle demeure cette étrange muse.. Le voyage sera rude, mouvementé et la prosodie fort chaloupée.. Le Rubicond maintes fois dégorgé.. la peur, la douleur pis tout ce qui paralyse l’enchartré, barbouillés par ces images vitales, signe que la lutte est actée, que l’amoché palpite s’agite toupille mais persiste.
Quand le temps est l’unique allié.. et que l’on cherche vainement les secondes dérobées..
Quand l’écriture suture franchement les mots à les faire gueuler..
Pis le mot est ce peu de matière dont notre emprise est totale..
Baume céruléen sur la panique du désastre..